Février 2023 : Laissons les poissons dans l’océan

photo : Silvia via Pexel

Il faut diminuer notre consommation de viande, à peu près tout le monde est désormais d’accord sur ce principe (bien que la pratique ait souvent du mal à suivre). Mais saviez-vous qu’il est aussi crucial de diminuer (ou mieux, d’arrêter) notre consommation de poisson ?

Je vous explique pourquoi dans l’édito du mois.

Quelques chiffres 

  • À travers le monde, ce sont 90 millions de tonnes de “poisson” qui sont pêchés chaque année, ce qui correspond, au bas mot, à 1000 milliards d’animaux marins ;
  • Ces chiffres ne comprennent pas les captures accidentelles, les animaux tués par les filets fantômes (filets perdus en mer), ni la pêche illégale. Le chiffre de 1000 milliards d’animaux tués est donc nécessairement bien en-deçà de la réalité.
  • Si les 8 milliards d’humains à travers le monde consommaient du poisson 2 fois par semaine, il faudrait 2 fois plus de poissons que l’océan n’en contient actuellement
Les chiffres pour la France : Ventes annuelles de poissons pêchés/élevés en France : 652 milliers de tonnes.Ventes annuelles de poissons importés : 2000 milliers de tonnes.
Source : France Agrimer 2020

Les dauphins, victimes de la pêche

Notre appétit en poisson a également de vraies conséquences sur l’écosystème marin. Depuis plusieurs années, l’association Sea Shepherd le montre avec son opération Dolphin Bycatch. La pêche est responsable de la mort de plus de 10 000 dauphins chaque année sur les côtes françaises. Les dauphins ne trouvent plus suffisamment de poissons pour se nourrir, et certains meurent de faim, échoués sur les plages. D’autres, se rapprochent de plus en plus des bateaux de pêche pour espérer trouver du poisson et se retrouvent piégés dans les filets. D’autres enfin sont volontairement capturés et tués par les pêcheurs qui estiment que les prédateurs marins “volent leur poisson” (un comble!), comme c’est le cas pour ce dauphin retrouvé mort et mutilé par les équipes de Sea Shepherd au large des Sables d’Olonne (attention, images difficiles).

Des conséquences pour les humains

La majeure partie du poisson consommée en France est importée. 

graphique France Agrimer 2020

Les importations proviennent en grande partie des côtes africaines : en plus d’induire un transport coûteux en terme écologique, les navires-usines présents sur les côtes africaines prennent une ressource alimentaire qui est vitale pour les populations locales. Et qui dit moins de ressources alimentaires, dit plus d’instabilité géopolitique.

Des assiettes responsables

Il y a encore suffisamment de poissons dans l’océan pour répondre aux besoins de subsistance, c’est-à-dire aux besoins  des prédateurs marins et des humains qui dépendent du poisson en tant que source alimentaire, pour des questions de survie.

La France est la 2e puissance maritime mondiale, et nous sommes le seul pays à être présent sur tous les océans de la planète. Cela nous donne une responsabilité considérable envers ces écosystèmes.

Alors, quel est le meilleur moyen de protéger les océans?

Aujourd’hui, la première menace qui pèse sur l’océan, avant même la pollution plastique, c’est la surpêche. D’ailleurs les deux sont très liés puisque 70% des gros déchets plastiques dans l’océan proviennent de la pêche : filets fantômes, caisses de stockage et autres.

Il est urgent de relâcher la pression qui pèse sur la vie marine, et cela passe par nos assiettes.

Le poisson contient des omégas 3, mais vous pouvez faire le plein d’omégas 3 autrement : Si vous voulez en savoir plus, retrouvez mon article sur le sujet ici!