Manger 100% végétal épargne aux animaux la souffrance et la mort.
Cela paraît de la logique la plus élémentaire, et pourtant…
Certain.e.s intellectuel.le.s* se sont récemment mis en tête de justifier leur propre incapacité à s’améliorer en habillant l’exploitation et la mise à mort des animaux avec de jolis sophismes et d’habiles manipulations de langage.
Il serait inutile et ennuyeux de faire ici la liste exhaustive de leurs excuses** pour s’accrocher à leur morceau de steak. Toutefois, j’ai toujours été époustouflée de constater les trésors d’ingéniosité que l’humain pouvait déployer pour tenter de justifier nos propres comportements, même (surtout) lorsque ceux-ci sont illogiques/irrationnels/immoraux.
En résumé, non, tout le monde ne deviendra pas végane du jour au lendemain:
– changer ses comportements et ses conditionnements de pensée prend du temps ;
– la nourriture a une dimension émotionnelle très forte :
– nous avons tou.te.s nos madeleines de Proust (et pour certain.e.s, la madeleine peut avoir un goût de gibier ou d’entrecôte).
Pour autant, est-ce une raison pour ne pas admettre que manger végétal épargne des vies? Je ne le pense pas.
Le premier pas pour progresser et s’améliorer consiste à regarder en face nos propres zones d’ombres et incohérences, peu importe notre capacité immédiate à les changer. Il ne s’agit nullement d’auto-flagellation, juste d’une aspiration à plus d’honnêteté intellectuelle et à moins de maquillage de nos carences en altruisme.
*Jocelyne Porcher, Paul Ariès &co
**Thomas Lepeltier fait cela très bien dans son ouvrage L’imposture intellectuelle des carnivores.