Est-ce difficile d’être végane?

« Consommer de la nourriture, c’est se nourrir mais c’est aussi communiquer. » *

Une remarque qui revient souvent lorsque l’on a une alimentation 100% végétale, c’est que cela doit être “difficile”.

J’avais donc envie de partager sur cette perception de difficulté.

Il peut s’avérer difficile de devenir végéta*ien.ne. Pourtant être végéta*ien.ne est d’une facilité déconcertante. Une fois que l’on a trouvé ses repères, ses recettes fétiches et que l’on sait improviser s’il manque un ingrédient dans le frigo, ce mode de vie devient une évidence et même un réflexe, comme le fait de se brosser les dents le matin: on pourrait ne pas le faire, mais on le fait sans même y réfléchir.

J’ai effectué un sondage sur un groupe Facebook regroupant un grand nombre des personnes végé-friendly et je leur ai demandé pourquoi iels n’étaient pas encore végane. Les réponses qui ressortaient le plus étaient:

1. Changer mes habitudes est difficile ;

2. Je manque d’informations/de connaissances.

Si vous lisez ces lignes, c’est probablement que vous vous interrogez sur votre propre consommation, et peut-être vous reconnaissez-vous dans ces deux raisons évoquées.

On sait déjà à quel point une habitude est dure à changer car notre cerveau préfèrera toujours le confort d’une habitude déjà ancrée (même si elle est mauvaise) à l’inconfort du changement et de l’incertitude.

Cet effet est encore décuplé lorsqu’il s’agit de nourriture, car l’acte de manger ne sert pas uniquement de pourvoyeur énergétique -ce serait beaucoup trop simple!- , la nourriture revêt des aspects émotionnels et sociaux très forts. Manger est un acte intime autant qu’un moyen de se dire aux autres. Et le fait de consommer ou de ne pas consommer quelque chose définit depuis longtemps les groupes d’appartenance. Chaque groupe culturel possède ses références culinaires et ses tabous: beaucoup d’Occidentaux de culture chrétienne ne comprennent pas que les juifs et les musulmans ne consomment pas les cochons et tournent parfois cela en ridicule. Pourtant, eux-mêmes ne consomment pas les chiens et trouvent cela choquant que d’autres cultures le permettent.

On peut se rendre compte que la « liste » de ce que l’on mange (ou pas) ne se base pas sur une sorte de vérité transcendante et impartiale, mais sur ce que l’on nous a inculqué depuis tout.e petit.e.

La bonne nouvelle, c’est qu’un modèle donné peut être remis en question dès lors que l’on commence à en voir les failles. Tout en sachant que vous rencontrerez probablement des difficultés lors du processus de changement, mais que celles-ci seront ponctuelles et qu’elles s’estomperont avec le temps.

Le psychothérapeute Eudes Séméria, propose de se rappeler 5 aspects fondamentaux pour réussir tout changement :

  1. Je suis le/la seule à pouvoir changer.
  2. Le changement ne recèle aucun danger.
  3. Je dois changer pour obtenir vraiment ce que je veux (et pas le contraire).
  4. J’ai le pouvoir de changer.
  5. Le but ultime du changement n’est pas devenir un-e autre, mais de devenir pleinement soi-même.

Ces notions me paraissent primordiale, et je suis convaincue qu’une alimentation végétale nous aide à devenir pleinement nous-mêmes en exprimant par nos actes toute la bienveillance inhérente aux humains.

Par ma pratique, je vise à accompagner les personnes qui sont dans une démarche de changement alimentaire, et à leur apporter les informations et les connaissances qui manquent parfois pour faire des choix éclairés en la matière, et ainsi s’aligner avec leurs valeurs profondes.


*Christophe Serra-Mallol, Nourritures, abondance et identité.